Cabine N°16

Lyu, épuisée, poussa la porte de sa cabine.
Le tout n'était pas bien grand. Peut-être trois mètres, sur trois, sur trois. Une jolie boîte à la porte coulissante, dans laquelle est se sentait, aussi étrange que cela puisse paraître, parfaitement chez elle.

Par rapport à son ancienne chambre, celle-ci avait un côté beaucoup plus personnel, plus petit, dans laquelle elle sentait bien plus à l'aise. La semaine de son arrivée, une de ses amies de l'infirmerie, Eirin, l'avait aidé à repeindre tous les murs couleur chocolat, et avait eu la gentillesse de lui faire une place dans sa propre cabine, la 14, le temps que le tout sèche.
Les cabines 14 à 18 étaient réservées au personnel de l'infirmerie. Les aides se serraient à trois dans la 17 et la 18, et la 15, la plus grande et la plus luxueuse, comportant trois pièces, était normalement réservée à l'infirmer en chef. Mais Lyu avait préféré prendre plus petit, et loger ses adjoints dedans.

La jeune fille s'avança avec aisance dans ses quartiers, et passa le mince espace qui la séparait de sa salle de bain. Elle ouvrit le robinet de l'évier en émail, et se passa un peu d'eau sur le visage, tout en sachant pertinemment que cela ne suffirait pas pour effacer ses cernes. Juste sur sa droite, une douche blanche dans laquelle elle tenait tout juste debout lui permettait quand elle rentrait d'entraînement de se laver convenablement.
Elle avait de la chance, car très peu de cabines étaient équipées de salles de bain. La plupart devaient se contenter des douches communes du dortoir du bas.

La petite cabine ne contenait pas grand chose. Une armoire métallique, dans laquelle elle rangeait le peu qu'elle possédait. Et normalement, une couchette que l'on pouvait relever contre le mur, mais que Lyu n'utilisait pas. Elle avait méthodiquement chipé, petit à petit, dans l'infirmerie, suffisamment de couvertures pour en recouvrir le sol et les murs. Chaque soir, elle s'enroulait dedans, au chaud comme un oiseau dans son nid.

La jeune soigneuse s'étira. Tous les malades étaient couchés, bordés, et c'était Eirin qui avait pris le premier quart. Elle avait donc quelques heures de sommeil devant elle.
Elle tendit les bras pour s'étirer un bon coup, et bailla à s'en décrocher la mâchoire. Sa journée l'avait littéralement épuisée.
Avec bonheur, elle s'enfouit sous son tas de couvertures, et s'endormit aussitôt.