Oeil pour oeil (intégration de Red) [rp achevé]

Une navette de la coalition naviguait doucement dans l'espace. Du moins, c'est ce que la plupart des passagers esperaient. Car cette navette les menaient droit en Enfer...
-Tu as vu la fournée qu'on a cette fois ?
-Ouais, on a vraiment des cas. Un homicide, deux terroristes, et encore la liste n'est pas finie...
-Ils viennent de plus en plus jeunes en plus. Tu as vu la fille de la cellule 7 ? Doit pas avoir plus de 17 ans celle-là et déjà en route vers Inferi. Normalement, le tribunal des enfants n'est pas aussi sévère.
-D'après ce que j'ai compris, elle n'y ai pas allée. C'était un soldat donc elle est passée direct devant la cour martiale. C'est presque cool de leur part de ne pas l'avoir fusillée.
-Il paraît que c'est une hybride...
-Dans ce cas, ça ne m'étonne pas qu'elle soit ici. Les hybrides ne sont que des sauvages.
Red cessa de coller son oreille à la porte, elle ne pourait rien apprendre de plus de toutes façons. Elle n'avait pas très envie d'entendre un autre discours sur les hybrides. Mars l'avait sufisamment dégoûtée comme ça.
Lasse, la jeune fille se laissa tomber sur son lit de fortune. Il fallait dire qu'elle n'avait pas beaucoup de place dans sa cellule, elle avait un peu l'impression d'étouffer.
Ses pensées divaguèrent vers des souvenirs amers. Le tribunal, la sanction, le visage satisfait de ce bâtard de Colonel Ross et celui, peiné, de Karluk. Non, se corrigea-t-elle mentalement, c'était Shûichi maintenant. Son frère avait complètement renié son passé et elle était le seul lien qui l'entravait encore. Qu'il fasse ce qu'il veut de sa vie, à présent, il n'avait plus à se soucier d'elle.
Red se faisait bien plus de soucis pour cet idiot de Tori. Elle espérait sincèrement que Ross ne lui en ferait pas baver puisqu'elle n'était plus là plus le protéger. Et qu'il apprenne à se taire quand il le faut.
Le ventre de la jeune prisonnière gargouilla. Cela faisait deux jours qu'elle avait embarqué et on ne l'avait nourrie qu'avec un minuscule bol de riz et de l'eau. Et encore, c'était quand les gardes étaient décidés à se montrer généreux. Sinon, ils obligeaient les prisonniers à se mettre à genoux pour leur quémander leur maigre ration. Ces enflures n'avaient aucun scrupules.
Red envisageait sérieusement de frapper le mur du plus fort qu'elle pouvait quand le vaisseau se mis à trembler. Une voix retentit dans les couloirs :
-On nous attaque !

-Capitaine, cria Kei en sautant sur le pont. On a voté, l'équipage est unanime. On attaque !
-Aah, enfin ! s'exclama Yattaran avec bonheur.

Albator se renfrogna. C'était dangereux:, il le savait parfaitement. Sans matière noire, le vaisseau devenait terriblemrnt vulnérable.

-Capitaine ? lança Kei.
-Appelez Jay pour qu'il prenne les commandes à ma place. Je vais aller au combat avec vous.

Il lança à Yattaran qui s'apprêtait à protester un regard noir, et le second préféra se concentrer sur son radar, qui clignotait dans tous les sens.

-C'et un vaisseau voyageur, capitaine, l'informa Yattaran qui venait de trouver un visuel correct. Ils transportent sans doute des réfugiés.
-Kei, reprit le capitaine. Ordonne aux hommes de ne pas endommager le système moteur, et de ne piller que le strict nécéssaire. Si ce sont des réfugiés, nous ne devons pas les empêcher de s'enfuir.

La commandante partit aussitôt en courant vers la salle d'arme ou les hommes s'équipaient. Jay monta sur le pont au même moment, et le capitaine prit quelques secondes pour s'assurer qu'il saurait manier l'Arcadia pendant ses quelques minutes d'absence.
L'équipage était tendu ces derniers temps, il le sentait. Trop peu de batailles et d'abordages les rendaient agressifs. Et de plus, les soutes étaient presques vides. Un pillage en règle s'imposait donc.

Un vacarme infernal lui signala que ses Hommes abordaient l'autre vaisseau. Yattaran lâcha précipitemment son redar pour les rejoindre.
Albator s'engagea dans la coursive principale de l'Arcadia en faisant claquer sa cape. Il positionna sur son visage le masque qui lui fournissait de l'oxygène, et s'avança jusqu'à l'ouveture.
Il songea que Jay s'en sortait très bien au maniement. Les deux vaisseaux étaient suffisament proches pour empécher leur adversaire de tirer sans risquer de s'endomager eux même.
Souplement, Albator franchit les quelques mètres le séparant du navire adverse. Il faisait confiance à ses Homme pour prendre le contrôle du vaissau, Lui cherchait les réfugiés.
Il abatit d'un simple balle les cinq gardes qui tentèrent de se mettre sur sa route, et poursuivit sa progression.

C'est en atteingnant les cellules qu'il comprit qu'il ne s'agissait pas de réfugiés. Mais de prisonniers.
En un sens, tant mieux pour eux.
Albator ouvrit les six premières portes d'un coup d'épée dans la serrure. Les criminels musclés derrière, aux bonnes vieilles allures de psychopathes, sortirent en criant de joie, pour se jeter sur leurs tortionnaires.
Puis, en ouvrant la septième porte il se figea. Une gamine. Que faisait une gamine là-dedans ? Criminelle, à cet âge là, déjà ?

Dissimulant sa curiosité derrière un visage impassible, Albator sortit une arme a feu de sa poche te la lui tendit.

-Tu sais t'en servir ?

Red avait l'impression que l'univers entier explosait autour d'elle. Se recroquevillant sur sur son lit, elle priait pour que le vacarme s'arrête. Peut lui importait que les assaillants soient des pirates ou autre chose, de toute façon, pour elle c'était du pareil au même.
Sa porte s'ouvrit dans un fracas. La lumière qui s'engouffra dans la pièce l'aveugla un moment. Elle cligna des yeux pour voir qu'un homme, très grand et entièrement vêtu de noir, lui tendait une arme. Red grimaça, c'était une arme à feu.
-Tu sais t'en servir ?
La jeune fille lui jeta un regard torve. Pouvait-elle vraiment lui faire confiance ? Dans ce genre de situation, il valait mieux jouer la carte de la prudence. Hochant positivement la tête, elle se leva lentement et commença à se rapprocher de l'homme. Quand elle fut à quelques centimètres de lui, elle accéléra d'un coup et passa sous son bras tendu pour poursuivre sa course dans les dédales de couloirs. Il ne pensait quand même pas qu'elle allait faire confiance à un inconnu quand même ? La confiance, ça se mérite.
S'arrêtant un instant de courir, elle remarqua que les soldats de la coalition étaient tous à terre. Se sentant un peu démunie sans arme, elle fouilla du regard pour voir si il n'y avait pas une arme qu'elle pourrait utiliser. Elle ne voulait pas utiliser les armes à feu car elle estimait qu'un vrai combat, c'est quand on pouvait sentir le souffle de son adversaire. Les fusils étaient des armes de lâches. Avisant une matrque électrique restée dans la main d'un des soldats, elle tenta de la récupérer mais la main de l'autre serrait l'objet trop fort. Agacée, elle appuya son pied sur l'épaule du soldat et tira à nouveau, plus fort cette fois. Dans un crac retentissant, elle récupera la matraque. Ne perdant pas de temps, elle courut s'occuper des autres soldats qui étaient encore en vie.
Après une bonne demi-heure et quelques crânes fracassés, elle se retrouva dans un embranchement de couloirs. Se cachant dans un coin, elle vit un jeune homme qui se battait contre cinq soldats. Il semblait en mauvaise posture et les soldats en profitaient pour lui lancer des insultes et railleries en tous genres. Reconnaissant la voix du géolier qui avait critiqué les hybrides, Red sourit. La vengeance est un plat qui se prend avec de l'aspirine..
Rapide comme une ombre, elle se jeta sur le premier des soldats et lui asséna un coup de matraque dans le dos. Celui-ci tomba en criant. Les autres alertés, se tournèrent vers Red qui les regardait avec un grand sourire. Elle activa le champs électrique de sa matraque et les soldats reculèrent légèrement. L'un d'entre eux, plus téméraire tenta d'attaquer Red qui lui envoya son pied dans le sternum et l'acheva avec un coup sur la tête. Le jeune homme, en profita pour tirer sur le reste des soldats qui tombèrent par terre. Morts.
Red observa le pirate (elle venait d'apercevoir le crâne sur sa combinaison) avec attention et remarqua qu'il ressemblait légèrement à l'homme au fusil.
-Merci, vous m'avez sauvé.
-Ça veut pas dire qu'on est dans le même camp...
Les yeux du pirate s'agrandirent en fixant un point derrière Red. Celle-ci allait se retourner quand elle sentit une main s'abattre sur son épaule.

[Oui, Alby enlève des petites filles innocentes. Farpaitement.]

Le capitaine marchait dans les couloirs, particulièrement renfrogné.
Enfin, encore plus que d’habitude, quoi.
Déjà, se faire avoir, il n’aimait pas. Mais là, il venait de se faire avoir comme un bleu, par une gamine.
Encore heureux que le couloir était désert. Il n’osait même pas imaginer les rumeurs qui auraient couru sur lui pendant les semaines à venir, dans le cas contraire.

De mauvaise humeur, il régla leur compte aux trois soldats idiots qui lui barraient la route, puis gagna le pont. Les prisonniers libérés avaient pris le contrôle du vaisseau, et négociaient, apparemment avec Kei, pour savoir combien les pirates pouvaient emporter de butin.
N’ayant pas envie de négocier avec eux, Albator préféra tourner les talons, et arpenter seul les couloirs déserts. D’ici quelques minutes, tout son équipage allait revenir sur l’Arcadia, et les deux vaisseaux se sépareraient.
Curieusement, il n’était pas aussi pressé que d’habitude. L’image de la gamine aux cheveux blancs tournait dans son esprit.

Elle l’avait intrigué, c’était une certitude. Des gamines condamnées à perpétuité sur inferno, il n’y en avait pas des tonnes.
Maintenant, des gamines capables de lui faire face, à lui, de le prendre par surprise et de lui échapper, cela ne lui était pas arrivé depuis... la dernière escapade de Lyu dans sa réserve personnelle de gâteaux secs.
Soit deux jours. Au moins.

Un vacarme dans un couloir parallèle retint son attention. les combats n’étaient donc pas encore fini ?
Il fit irruption dans le couloir en question, pour trouver Treps, qui avait apparemment ôté le haut de son armure, une hache à la main, faisant face à la petite en question.
Hum, petite qui tenait une matraque électrique, tout de même.
Les deux n’avaient pas l’air de se battre, mais à en juger par les corps autour d’eux, ils venaient de livrer bataille.

De plus en plus intrigué, le capitaine posa une main sur l’épaule de l’enfant pour la retenir.

-Ne bouge pas, lui intima-t-il.

Puisqu’apparemment, elle ne voulait pas de sa confiance, il allait devoir user de sa force.

-Tu vas me dire qui tu es, d’où tu viens, et ce que tu fais là.
-Capitaine ! L’interpella Yattaran. On a tout, il faut partir !

Albator se redressa, puis saisit la poignet de la fille, a qui il arracha sa matraque. Puis il la pointa du doigt, et ordonna.

-Treps, tu la prends, on l’embarque.
-À vos ordres, capitaine !

Il la chargea sur son épaule comme un sac de pomme de terre, sans efforts apparents.

L'information eut du mal à être traitée par le cerveau de Red. Elle n'était quand même pas en train de se faire enlever pas des PIRATES, n'est-ce pas ? Si ? Non ? La vérita la frappa de plein fouet (à moins que ne soit l'épaule de Treps dans son ventre). Elle s'efforça de rester calme et sereine face à la situation :
-REPOSEZ-MOI IMMEDIATEMENT, YOU FUCKING WANKERS ! ET TOI, LE MECHEUX JE VAIS TE FAIRE REGRETTER D'ETRE NE, DAMN IT !
Et elle échoua lamentablement da sa tentative. Pour entraver l'action de ses kidnappeurs, elle se mit à donner des coups de pied et de poing au pauvre Treps qui se demandait pourquoi il devait embarquer cette espèce de furie psychopathe dans leur vaisseau. Mais bon, les ordres sont les ordres.
Il réussit à emporter son fardeau encombrant qui continuait de brailler des insanités de plus en plus inventives (ce n'était pas tout le jours que l'on pouvait se faire traiter de sous-déchet nucléaire ou bien de résultat des amours coupables entre un bouc et un fusil à pompe) jusqu'à la sotie du vaisseau. Ensuite, il fut bloqué. Un coup d'oeil par-dessus son épaule lui apprit que sa passagère non-consentente avait attrapé l'encedrement de la porte et ne semblait pas prête à la lâcher.
-Laisse tomber.
-Vas te faire voir.
-S'il te plaît ?
-Je préfèrerait passer le restant de mes jours sur Inferi plutôt que de me laisser faire.
Treps soupira. Il n'était pas arrivé avec ces conneries. Au même moment, Yattaran débarqua et se plaça face à Red.
-Je savais pas qu'il y avait ça dans le butin.
-Tu trouves vraiment que j'ai une tronche de butin, ducon ?
-Treps, un coup de main ?
Le sourire du second était vraiment très louche. Red frissonna. Il s'approcha d'elle lui lui envoya ses doigts dans les côtes. Le souffle coupé, la jeune fille lâcha prise et le pirate continua sa route. Arrivant devant le capitaine sous les jurons très colorés de la jeune fille, il lança:
-Je vous la range où ?

Elle avait décidément du cran, cette petite. Elle lui plaisait de plus en plus.
Traiter quelqu'un de mécheux (même si c'était entièrement justifié pour Yama, au passage), et surtout lui, c'était un peu comme mettre sa gorge entre la hache de Yattaran et un bon tonneau d'alcool.
Ça raccourcissait considérablement l'espérance de vie.

Aussi, quand Treps lui demanda ou il devait poser la fille aux cheveux blancs, il ravala la plaisanterie qui lui brûlait les lèvres, à savoir lui dire de la confier à Masu.
Sûr que ça l’aurait calmé un peu.

Mais en tant que capitaine, ce n’était pas réellement le moment de faire de l’humour, et il se contenta de pointer d’une main autoritaire les soutes de l’Arcadia qui pouvaient servir de geôles.

Puis il se retourna pour donner des consignes à Yattaran. Le second devait retourner sur le pont, et remettre le pilote automatique. Et au passage dire à Jay qu’il s’en était bien sorti, et qu’il était dispensé de tour de quart pour la nuit à venir.
Un crac peu appétissant lui fit tourner la tête.
Albator soupira profondément. Cela faisait vingt fois au moins qu’il disait que le linteau de la porte conduisant aux soutes était trop bas, et vingt fois que Yattaran lui répondait que non.
Sûr que Yattaran n’avait pas de problèmes pour passer les portes, lui.
Sauf que Treps flirtait facilement avec les un mètres quatre vingt dix, et que l’autre idiote, à force de se tortiller pour se délivrer, s’était mangé la poutre en métal dans les dents.

-Changement de plan, grogna Albator en songeant à la tête qu’allait faire Lyu. Tu me la dépose à l’infirmerie.

***

À l’extérieur du couloir, et malgré la triple épaisseur d’acier qui constituait les murs, on entendait Lyu hurler sur le pauvre Treps. La montagne de muscle ne savait plus ou se mettre.
Lyu pouvait être très inventive, en matière d’insultes, quand elle s’y mettait. En même temps, elle n’appréciait pas que les hommes de l’équipage fassent du mal aux petites choses sans défense.
Albator n’avait pas encore osé lui dire qu’en fait de truc innocent, Red avait massacré à elle seule cinq gardes armés, et lui avait filé deux fois entre les pates.

De toute façon, tant que la soigneuse ne s’était pas calmée, tenter de lui dire quoi que ce soit aurait été vain.
Le capitaine avait été plus malin que cela, et était entré dans la chambre de la prisonnière -soigneusement sanglée au lit, cette fois- par la porte de derrière, évitant ainsi l’espèce de furie qui avait remplacé la gentille infirmière.

-Et maintenant, lui demanda-t-il d’un ton neutre. Tu as un prénom, je suppose ?

Mal. Red avait mal. Et ce n'était pas seulement la poutre en métal qui lui faisait cet effet. C'était tout le reste : la condamnation, l'abordage, l'enlèvement, et la douleur qui lui lancinait la tête encore plus que la fois où elle avait bu six shots de whisky à la suite pour un pari débile.
Une jeune femme, sûrement une soigneuse, lui admistra quelque chose mais elle n'arrivait à voir quoi car l'infirmière l'avait attachée à son lit avec des sangles. Elle sentit une petite piqure, puis se fut le noir...


Son esprit était un peu embrumé, ce qui n'était pas bon signe. Sa mère lui avait raconté que certains esprits ne regagnaient jamais leur corps quand on y faisait pas attention...À moins que ce ne soit dans un livre qu'elle avait lu.
Elle essaya de se lever pour regarder autour d'elle mais quelque chose l'en empêchait. La jeune fille avait la désagréable impression de flotter et tout paraissait...trop. Les images, les bruits, les odeurs, les sons...Elle entendait une voix qui criait un peu plus loin mais avait beaucoup plus de mal que d'habitude pour comprendre ce qu'elle disait.
-Non, mais ça ne va pas la tête ! Tu pourrais faire attention ! La pauvre, tu ne te rends pas compte...
Red fronça difficilement les sourcils. La personne dont la voix parlait, est-ce que c'était elle ? Elle n'était pas sûre. En tous cas, quelque chose de grave c'était passé et elle n'arrivait pas à savoir quoi.
Elle en profita pour jeter un coup d'oeil sur ce qu'elle voyait. C'est-à-dire, le plafond. Il lui semblait qu'elle était dans une infirmerie, à cause de l'odeur de désinfectant qu'il y avait dans la pièce.
Soudain, un homme entra dans son champs de vision. Il était assez grand, habillé en noir et on ne pouvait voir qu'une petite partie de son visage. Red ne savait pas qui était cet homme, mais son instinct lui disait qu'il était différent, mais surtout, dangereux. Mais il ne semblait pas menaçant pour l'instant, il devait être venu la voir. Peut-être même qu'il la connaissait en fait . Il se mit à lui parler et elle du utiliser toutes ses capacités pour comprendre ce qu'il disait.
Il lui demandait son prénom. Pourquoi ferait-il une chose pareille ? Ce n'était pas logique. Elle ne connaissait donc vraiment pas cet homme ?
-Qui...êtes-vous ?

Albator sentait que cette maudite gamine allait le faire passer par tous les états d’âmes possibles en une seule soirée. Ce n’était pas logique. les états d’âmes, ça faisait longtemps qu’il n’en avait pas entendu parler.
Surpris, curieux, amusé, agacé.
Ça commençait à bien faire.

Refusant de montrer son impatience, ou quelque autre émotion que ce soit, il ne changea même pas de ton.

-C’est à toi, que j’ai posé une question, il me semble.

D’abord, il ne l’avait pas enlevée. Même pas vrai. Et si elle avait répondu à ses questions tout de suite, elle n’aurait eu aucuns problèmes. Non, aucun.

-Et je ne te veux pas de mal. Juste des réponses. Après, on te ramène dans ta famille, et tu oublieras très vite.
-Capitaine, soupira Lyu en traversant la pièce à toute vitesse, une pile de couvertures proches dans la main. Ce n’est pas pour vous faire un reproche, mais pourquoi vous lui accordez tant d’importance ?

Albator ne se retourna pas. Lyu n’était pas concernée par ça, de toute façon. Et ce n’était certainement pas à elle de lui dicter sa conduite.

-J’arrêterais de me débattre, lui signala-t-il avec autant d’empathie que sa voix pouvait en contenir, autrement dit pas des masses. Ça ne t’a apporté que des ennuis. Et par ailleurs, tu constateras que si j’avais vraiment voulu te tuer, ça ferait un bail que tu serais morte.

[Je déplace à l'infirmerie... question de remplissage de forum x)]

On entendit Lyu crier depuis la pièce adjacente :

-Eirin, pourquoi ça sent le désinfectant comme ça, aujourd’hui ?

Le capitaine soupira. Lyu et son obsession de la perfection... Elle était capable de passer des heures à cueillir des fleurs sur une planète à moitié morte, jute pour que son infirmerie ne sente pas la même odeur de mort que le bloc opératoire de Gaia.
Albator n’en voyait absolument pas l’intérêt.

-C’est pour l’autre hybride, répondit Eirin depuis le local. Elle saignait, j’ai dû lui faire un bandage au front !

Hybride ? Le capitaine buta sur le mot, puis dévisagea la prisonnière avec attention. Hybride de quoi ? Était-il possible que, comme Mimei...
Non, définitivement, non. Une autre race, alors ? Mais laquelle ?
Il nota dans un coin de son esprit d’aller poser la question à Eirin ou Lyu au plus vite.

-Je crois que je t’ai posé une question, reprit-il. Ton nom ?

Albator faisait jouer nerveusement ses mains gantées pour tenter de calmer ses nerfs. Encore un seul commentaire du genre, et il sentait bien qu’il allait sortir son arme et lui tirer deux coups dans la tête, juste pour la faire taire cinq minutes.
D’ailleurs, pour la faire taire tout court, et définitivement.
Il se força à inspirer et expirer longuement à trois reprises. Prit dix bonnes secondes pour enregistrer le prénom de l’autre gamine.
Quand elle lui précisa «c’est mon prénom», il dut crisper les doigts pour ne pas se jeter sur elle et l’étrangler. Depuis quand sa tête «darkness n°4» passait pour de l’incompréhension ?
Et depuis quand les gens essayaient de lire dans son regard ?

Albator croisa les bras. Il perdait en autorité, sur ce vaisseau, c’était affligeant de certitude. Il allait devoir refaire comme au bon vieux temps, une petite séance torture-exécution (toujours sympa comme soirée, entre amis), histoire de retrouver un semblant de crédibilité...
Il secoua imperceptiblement la tête, faisant tomber une mèche de cheveux devant ce qu’il lui restait d’iris visible.
Bon, il n’y voyait plus rien non plus, mais c’était un détail.
Résistants à ses envies de meurtres -qui, devant une caméra, auraient donné tout son sens au film «Red is dead *», au passage, il reprit en faisant claquer sa cape pour se donner un peu plus de classe :

-Je suis le capitaine Albator, commandant du vaisseau pirate Arcadia. Et j’aimerais te signaler que tu n’es pas en position pour poser des questions.

Il retint un profond soupir.

-Si tu partais pour Inféri, c’est que tu avais fortement défié Gaia. Et c’est tout ce qui m’intéresse chez toi, gamine, prononça-t-il, refusant volontairement d’utiliser le prénom qu’il venait de lui donner.

Il fit quelques pas vers la sortie.

-Maintenant, comme apparemment, pour toi, la fierté est la plus importante des valeurs, et que tu es incapable de la ravaler quand l’occasion se présente, je n’ai plus rien à faire ici. Treps te posera sur Mars avec une navette de secours demain matin.

[*La cité de la peur, le film de les Nuls. Bande d'incultes ]

-Ça, c'est un peu fort.
Red sentit un grondement de révolte monter dans sa gorge. Comment pouvait-il ignorer ce qu'il lui avait fait ? Capitaine pirate ou pas, il y avait des choses qui ne se faisaient pas.
-Je n'étais pas obligée d'accepter votre aide sur la navette et on aurait très bien pu s'arrêter là ! Mais vous avez voulu insister et vous m'avez ENLEVÉE, ce qui jusqu'à point de vue du contraire signifie que je n'étais pas forcément d'accord pour venir et donc que je suis votre prisonnière. Et vous vous étonnez que je vous parle de cette manière ? Vous attendiez à quoi ? Que je vous remercie ? Que je vous envoie des fleurs ? Vous m'avez privée de ma liberté alors que je venais juste de la récupérer. Et dans ce genre de situation, mais vous l'ignorez sûrement, il ne vous reste souvent que votre fierté pour survivre.
Red soupira. Elle ne savait pas pourquoi elle lui disait tout ça, après tout, cela ne risquait pas d'intéresser un grand pirate de l'espace, surtout un aussi dark que celui-ci. En plus, il semblait agir comme si elle devait connaître son nom. Sérieusement, elle avait une tête à regarder la presse ? La seule fois où elle l'avait peut-être entendu, c'est à l'école militaire. Et encore, elle n'était pas sûre.
Elle était frustrée par toute cette aventure. Pourquoi était-elle punie alors qu'elle avait protégé un ami ? Ce n'était pas une valeur importante chez les humains ? A moins que le fait qu'elle ne soit pas humaine rende son geste idiot.
-Ces connards auraient mieux fait de me faire fusiller, ça aurait été plus rapide.
Elle n'avait pas pu empêcher sa voix de trembler vers la fin. Une ligne mouillée sur sa tempe lui apprit qu'elle était en train de pleurer.
-Parce que là, je suis vraiment pathétique.

D'un seul coup, le capitaine se sentit coupable. à force de voir cette gamine se rebeller contre lui, l'ignorer et le défier ouvertement, il avait fini par en oublier qu'au fond, ce n'était qu'une petite fille.
Il referma doucement la porte, et revint sur ses pas, s'approchant du lit. Toute cette histoire commençait sérieusement à lui courir sur le haricot. Il était plus sensé diriger un vaisseau pirate, tout de même. Interroger les gens, les torturer, se battre, il voyait plutôt bien. Par contre, réconforter les petites filles, ça avait beau être dans son générique, il était moyennement d'accord sur le contrat...
Il avait été méchant et injuste, peut-être. Mais de l'autre côté, la gamine avait craqué, et c'était bien ce qu'il recherchait, au fond. Avec un peu de chance, elle allait parler sans faire d'histoires.
Si Eirin ou Lyu avaient été dans la salle, Albator se serait fait traiter de tous les noms. Mais en leur absence, il n'allait pas faire semblant de s'émouvoir. D'un geste brusque, il coupa les sangles.

-Tu es libres. Fit-il simplement. Entièrement.

après tout, avait-il réellement besoin de connaître son origine, sa race, et la marque de sa première apire de chaussettes ? Non, il n'en avait rien à faire. C'était plutôt le protocole qui l'exigeait, et si cette fille avait bien le cran qu'il lisait en elle, Kei ou Yattaran s'en chargeraient très bien. Sans note d'intérêt dans la voix, et en croisant discrètement les doigts, il poursuivit.

-Si tu n'est qu'une gosse éplorée qui est là par hasard, alors c'est deux fois à gauche, trois fois à droite. Demande Treps, il te déposera.

Albator en doutait. Quel âge avait elle ? Entre seize et dix-huit ans, probablement. On ne massacre pas cinq soldats à la matraque électrique à cet âge là quand on a rien à se reprocher, tout hybride qu'on est.
Il reprit, en posant la main sur la poignée.

-Maintenant, si tu as bien la valeur qui t'a permi de défier Gaia, Red, la cabine 32 est disponible, et Masu cherche une assistante.

Il tourna les talons et quitta la pièce, sans savoir quelle décision red allait bien pouvoir prendre. Dans le premier cas, il l'oublierait bien vite, et Lyu avait perdu un magnifique échantillon d'Adn d'hybride. Dans le second, il gagnait une prometteuse membre d'équipage.
Et pourquoi une assistante pour Masu ? Oh, c'était une simple question de... vengeance personnelle.
Red semblait avoir quelques soucis avec l'autorité ? ça n'allait pas durer.

Red ne croyait pas sa chance. Il lui avait suffit de pleurer pour être libre ? Si elle avait su, elle l'aurait fait plutôt. Quoique, ça pouvait être un piège.
Ne voulant prendre aucun risque, elle compta jusqu'à trois avant de se lever et de se coller à la porte pour écouter ce qu'il se passait en dehors. Il n'y avait pas de bruit, à part les talons (sérieusement pourquoi ce mec trouvait-il nécessaire d'en porter, c'était déjà un géant) du pirate qui s'en allait. Silencieusement, elle sortit de l'infirmerie et commença à avancer prudemment dans le couloir. Arrivant à une intersection, elle réfléchit. Qu'allait-elle faire maintenant ? Parce qu'elle avait beau penser que le capitaine Albator était un gros con\kidnappeur\mécheux, elle ne se voyait pas rentrer sur Mars. Après tout, elle n'avait plus rien là-bas et elle doutait que son frère l'aide sur ce coup-là.
Indécise, elle s'assis pour réfléchir. On lui demandait en gros de choisir entre la peste et le choléra. Super.
-Tiens ? Pourquoi tu n'es pas au travail, toi ?
Red releva la tête. Devant elle se tenait une femme, plutôt agée, avec les cheveux noués en chignon. Elle la regardait avec cet air sévère que l'on réservait normalement aux enfants qui ont fait une bêtise.
-What ?
-Cesse donc de faire la tapisserie dans le couloir et viens donc m'aider !
La femme attrapa Red par le bras et l'emmena avec elle sans laisser le temps à la jeune fille d'expliquer sa situation. Elles arivèrent dans une cuisine.
-Tiens ! Tu vas t'occuper de ça !
Red regarda la pile de légumes prêts à être épluchés que la femme lui avait mis sous le nez. Elle soupira. De toutes façons, ce n'est pas comme si n'avait jamais fait ce genre de travaux auparavant...
Une fois sa besogne accomplie, elle se dirigea vers la sortie quand une voix s'écria :
-Eh ! Tu es folle au quoi ?
Red se retourna pour se trouver face à un jeune homme qui lui avait attrapé le bras.
-Si tu t'en vas maintenant, Masu va te tuer !
Voyant l'air interrogatif de la jeune hybride, il ajouta :
-Tu es nouvelle, toi ! Masu c'est la cuisinière, et tu n'as plutôt pas intérêt de faire la maligne. Moi, c'est Ryan, je suis commis. Et toi ?
-Red. Mais je...
-QU'EST-CE QUE VOUS FAITES TOUT LES DEUX ! LE REPAS NE VA PAS SE FAIRE TOUT SEUL !
Red et Ryan sursautèrent se mirent au travail rapidement. La jeune fille avait beau être fière, elle avait un minimum d'instinct de survie.
Après un travail harrasant entrecoupé de cris, le repas fut enfin prêt. Masu, une fous n'est pas coutume, semblait satisfaite.
-Tu te débrouilles bien. Je vais demander au capitaine pour que tu deviennes mon assistante c'est quoi ton nom ?
Imaginant la tête que ferait le Capitaine en apprenant cette histoire, elle répondit :
-Red, ma'am.

Le capitaine était parti pour faire classe. En réalité, il n’alla pas bien loin.
En fait, il fit même le tour, pour entrer sans frapper dans le bureau de Lyu.

-Vous avez fini de torturer des petites filles ? ironisa Lyu qui manifestement lui en voulait toujours.

Le capitaine ne releva pas. Il n’était de toute façon pas là pour s’abaisser à ces gamineries.
Treps émergea soudain d’une salle adjacente, et Albator nota qu’il boitait légèrement. Mais qu’est-ce que Lyu et Eirin lui avaient fait, par touts les diables ?
Tandis que son homme le saluait comme il pouvait, un peu bancal sur un genou en vrac, Albator tira de sa poche un flacon en verre fermé, et d’un geste nonchalant, il le balança à Lyu, qui le manqua de peu, le fit rebondit contre ses mains fermées, pour finalement l’attraper de justesse avant qu’il ne se brise sur le sol.

-Une mèche de cheveux ? demanda-t-elle, intriguée.
-Je veux une analyse ADN complète, ordonna le capitaine. Trouve moi de quelle race il s’agit. Rapport dans une heure.
-À vos ordres, capitaine, répondit Lyu en se raidissant.

Il fut soulagé qu’elle ne le contredise pas, pour une fois.
L’infirmière se leva, et alla s’accouder à la porte de l’autre bureau.

-Eiriiiin ? Je te laisse la garde, je vais au labo !

Sa collègue prévenue, Lyu attrapa sa veste au vol, s’inclina une dernière fois devant lui, et fila sans demander son reste.
Bien. De mieux en mieux.
Et maintenant que l’univers ne menaçait plus de lui sauter à la figure, que les gamines étaient occupées et les soutes pleines, il allait pouvoir s’accorder une petite sieste bien méritée dans son fauteuil sur le pont.
Le pied.

Hélas pour lui, il n’avait pas fait trois pas que Masu lui tombait dessus.
Masu. Carrément. Il avait offensé les dieux, ou quoi ?

-Oui, Masu ? demanda-t-il d’une voix dont il peinait à masquer la lassitude.
-La gamine, là, je la veux en assistante !

Ah. Red avait donc fait le bon choix. Cette pensée lui arracha un franc sourire.
Enfin, un franc sourire de capitaine mystérieux, quoi.
Bon, disons que la commissure gauche de ses lèvres se releva d’au moins un quart de millimètres. Son record de la semaine en matière de sourire.

-Je l’ai envoyée pour être ton assistante, Masu, répondit-il.
-Ah, bah pour une fois que vous ne prenez pas de décisions stupides, capitaine !

La cuisinière avait les yeux qui brillaient.

-Elle sait tourner une pomme de terre ! À sept faces ! Pas un seul de vos hommes n’en est capable.
-Vous m’en voyez ravi, grommela Albator qui s’en moquait pas mal.

Il commençait à avoir sérieusement mal à la tête, avec toutes ces histoires.
Après encore quelques minutes de compliments sur sa nouvelle assistante, Masu accepta enfin de le laisser en paix.

Avec une discrétion de ninja, albator regagna le pont principal en prenant soin d’esquiver toute personne qui aurait pu vouloir lui adresser la parole.
Arrivé, il fut bien heureux de ne trouver ni Kei, ni Yattaran. avec un soupir de bonheur, il se laissa couler dans son trône, souffla sur sa mèche pour la laisser retomber sur son oeil, et masquer le fait que ce dernier était fermé, et se laissa tomber dans le sommeil.

[Et bah on a fini ? Si tu veux, je te laisse faire un post pour conclure du côté de Red, et puis on peut locker ! Le premier rp fini du fow', ça se fête ! *débouche le champagne*]

Ressentir autant d'émotions dans un temps aussi court, ça fatiguait. Et ce n'était certainement pas Red qui allait dire le contraire. Exténuée, la jeune fille s'était endormie à même le sol, dans une position des plus étranges puisqu'elle avait un bras sur un côté, le reste du corps de l'autre et ses jambes étaient collées au mur (donc perpendiculaires à son buste). Cela ne semblait pas la gêner dans son sommeil. Au bout d'un moment, elle fut importunée par une voix:
-Red ! C'est l'heure de manger, viens !
L'ex-soldat grogna. Elle préférait largement dormir au reste. Tout en baillant, elle se déméla de son Tetris vivant et se traina vers la table où les cuisiniers mangeaient. Ceux-ci mangeaient d'ailleurs après le reste de l'équipage pour des questions d'emploi du temps.
-Ep ! On se lave les mains avant d'aller à table, jeune fille !
La dite jeune fille réussi à se porter jusqu'à l'évier avec difficulté. Quand elle revint, tout le monde était déjà installé.
-Intadakimesu !
Red regarda son assiette avec étonnement. Ça faisait un moment qu'elle n'avait pas eu de repas convenable et avait oublié à quel point c'était agréable.Tout le monde discutait ensemble, buvait (mais pas de l'eau étrangement) ou essayait de piquer la nourriture dans l'assiette du voisin. Et tout au bout de la table, avec un air de matrone, Masu surveillait son petit monde. On aurait dit une grande famille.
Soudain elle sentit une paire de baguettes voler en direction de sa part. D'un geste, elle les attrapa avec les siennes.
-Joli reflexe, la nouvelle !
Elle sourit au propriétaire des objets volants et rapidement se jeta sur son assiette pour lui voler un morceau de pomme de terre. Elle le mangea :
-C'est tellement meilleur quand c'est celui des autres !
S'ensuivit une bataille rangée contre Red qui ne fut arrêtée que par la voix charmante de leur chef. Le reste du repas s'en trouva plus calme.
Alors que Ryan et Kion (un autre commis) lui montraient sa cabine, Red se dit qu'elle s'était fait avoir en beauté. Le capitaine savait parfaitement qu'elle ne pouvait pas retourner sur Mars.
Et pourtant, Red se dit que, pour une fois, elle pourrait vivre en sachant cela.

(*sort le champomy* C'est fini ! Youhou !)